Coûts estimés: entre 20 et 30 milliards de dollars par an. Absence de politiques de développement et des financements On le sait. Le déficit en infrastructures pénalise le développement économique du continent africain. Aujourd’hui, 90% du transport routier (trafic de personnes et marchandises) se fait encore par voie terrestre en Afrique et les connexions restent inadaptées. Alors que les besoins de la région en matière d’infrastructures sont énormes, l’accès aux transports demeure un frein important à la réduction de la pauvreté et à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement en Afrique. On estime les investissements nécessaires pour combler les principaux déficits entre 20 et 30 milliards de dollars par an, fait remarquer Hervé-Marie Cariou, chargé des opérations principales du bureau national de la Banque africaine de développement (BAD), lors du Forum africain des infrastructures qui a achevé ses travaux mardi dernier à Marrakech. Plus de 300 participants représentant 25 pays dont des gouvernementaux, organisations internationales, banquiers et avocats d’affaires, conseillers juridiques, agences de notation, fonds d’investissements, fonds de garanties, ont répondu présent à cette manifestation organisée pour la première fois au Maroc. Un forum qui a eu pour objectifs d’accompagner le développement humain de la région, promouvoir l’intégration économique régionale par le commerce, partager des expériences en matière de structure de projets et surtout créer un networking pour impliquer le secteur privé, indique en substance Hassan Alaoui, organisateur. «Plus de 40% du réseau routier africain est jugé en mauvais état», rappelle Moncef Ziani, DG de la société CID (conseil, ingénierie et développement. Ziani a présenté un aperçu général des infrastructures en Afrique. «Le transport routier est le mode de transport dominant et reste le seul mode pour certains pays enclavés». Insécurisées et non entretenues…, les obstacles liés au développement des infrastructures sont plus particulièrement dus à l’absence de formulation des politiques de développement et une insuffisance des financements. Les investissements dans les infrastructures de transport sont en effet exposés à des risques politiques et notamment celui de voir un gouvernement renoncer à ses engagements en matière de réglementation, soulignent les participants. «La mise en place d’un cadre législatif adéquat renforcera la confiance des milieux d’affaires. Ce cadre devrait également faciliter la mobilisation de ressources financières locales en introduisant des mécanismes de réduction des risques», recommandent-ils.A titre d’exemple, le Maroc enregistre 10 morts par jour sur l’ensemble de ses routes en raison d’un déficit en ressources humaines. Un défi auquel est confrontée la majorité des pays africains. Pour Zani, «les salaires africains accordés aux techniciens et ingénieurs sont très faibles. Ce qui les incite à s’expatrier notamment vers les pays européens». Pour relever ce défi, il faut encourager les entreprises étrangères à la création des filiales à l’intérieur du continent dans le but de recruter des cadres africains, conclut-il.
L’Economiste, Maroc